Tante Coralie contre Mafoutou


Tante Coralie contre Mafoutou




Monsieur Jean et Madame Coralie Couacou cultivent un champ de riz et c’est Pascaline, leur fille, qui est chargée de le surveiller. Tous les matins, Pascaline prend sa gamelle et se rend au champ. Un jour, un diablotin du nom de Mafoutou surgit devant elle.
« Donne-moi ta gamelle, lui dit le petit diable.
- Non, répond Pascaline.
- Prends garde à toi. Si tu ne me donnes pas ta gamelle je vais t’envoyer mes éclairs. »
Pascaline serre sa gamelle contre sa poitrine, le petit diable se retourne et de son « folifofo », de son postérieur, on voit sortir les éclairs. Pascaline les évite mais finit malgré tout par remettre sa gamelle à Mafoutou, qui n’en fait qu’une bouchée.
« Je t’interdis d’en parler à quiconque, sinon je te tue », lui dit Mafoutou avant de se sauver.
Pascaline subit les assauts du petit diable durant plusieurs jours. Un matin, la trouvant amaigrie, sa mère l’interroge.
« Ma fille, que t’arrive-t-il? Tous les jours je te mets un bon repas dans ta gamelle et tous les jours je te vois dépérir un peu plus. »
En larmes, Pascaline finit par avouer à sa mère la terreur que lui fait subir Mafoutou. Coralie en parle aussitôt à son mari, lui demande d’aller régler son compte à ce petit diable. Mais Monsieur Jean Couacou, que sa femme a réveillé en sursaut, ne l’entend pas de cette oreille.
« Je n’irai affronter aucun diable, qu’il soit petit, grand, gros ou maigre! Vas-y toi-même si cela te chante, je te prête mon arc et ma flèche. Mais n’oublie surtout pas de me ramener ma flèche, sinon, tu auras affaire à moi », crie-t-il avant de se rendormir.
Le lendemain matin Coralie et sa fille se rendent au champ. Coralie reste bien cachée. A midi Mafoutou apparait et réclame la gamelle. Pascaline refuse, Mafoutou se retourne et s’apprête à lui envoyer ses éclairs, quand soudain il reçoit la flèche de Coralie en plein dans son « folifofo ». Mafoutou détale en hurlant. Coralie ne doit surtout pas le laisser s’échapper. Elle remet un talisman à sa fille, et lui dit:
« Attends-moi ici. Avec ce talisman tu n’auras ni faim ni soif. »
Et la voilà qui se met à courir. Au bout d’un moment, elle entend ce petit chant:
« Aïe Tante Coralie koté to k’alé, Tante Coralie où cours-tu ainsi? Regarde, tu as failli m’arracher la peau du dos.
- Pardonne-moi Prince crapaud mais je cherche Mafoutou, le petit diablotin, l’aurais-tu vu?
- Oui, je l’ai vu, il a pris ce chemin. Je peux venir avec toi si tu veux. »
Prince crapaud saute sur la tête de Tante Coralie qui se remet à courir. Peu de temps après, elle entend à nouveau ce petit chant:
« Aïe, Tante Coralie koté to k’alé, Tante Coralie où cours-tu ainsi? Regarde, tu as failli me rompre la queue.
- Pardonne-moi Didi lézard lagratiche, mais je cherche Mafoutou, le petit diablotin, l’aurais-tu vu?
- Oui, il s’est dirigé de ce côté. Je peux t’accompagner si tu veux. »
Didi, lézard lagratiche saute sur le dos de Tante Coralie qui recommence à courir. Au bout d’un moment, elle entend ce petit chant:
« Aïe Tante Coralie koté to k’alé, Tante Coralie où cours-tu ainsi? Regarde, tu as failli écraser mes œufs.
- Pardonne-moi Tizozo Arada mais je cherche Mafoutou, le petit diablotin, l’aurais-tu vu?
- Oui, je l’ai vu, il est parti par là-bas. Laisse-moi te montrer. »
Tizozo Arada saute sur l’épaule de Tante Coralie qui se remet à courir.
Finalement ils arrivent devant l’entrée d’une grotte, le petit diable est allongé par terre. Autour de lui des milliers de serpents pleurent sa mort.
Une fois que Tante Coralie est à l’abri, Tizozo Arada rentre dans la grotte et chante à tue-tête. Les serpents se dispersent aussitôt. Posté à l’entrée de la grotte, Didi lézard lagratiche les assomme d’un grand coup de queue sur la tête. Pour finir Prince crapaud leur verse quelques gouttes de son lait empoisonné dans les yeux. Complètement déboussolés et aveuglés, les serpents s’enfuient dans la forêt. Tante Coralie peut alors récupérer la flèche de son mari. Kric - krac
Sur le chemin du retour, Tante Coralie raccompagne chacun de ses amis, puis retrouve sa fille Pascaline, au champ. Il se fait tard, de retour à la maison, son mari les accueille avec fracas.
Coralie n’a pas le temps d’ouvrir la bouche, que son mari Jean Couacou lui arrache la flèche des mains. Il se blesse avec la pointe, celle-ci couverte du sang empoisonné de Mafoutou, le foudroie sur le champ. Patacrac san zo!
Par les moustaches de Compère tortue c’est ainsi que s’achève cette histoire.




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